Comment manipuler une assemblée générale

samedi 20 juin 2009
par  LieuxCommuns

Ce petit texte a circulé durant le mouvement anti-CPE, comme émanant de la direction de l’UNEF... Vraies ou pas, les directives indiquées sont dans tous les cas appliquées à la lettre (même intuitivement) par tous les appareils de direction des luttes des autres, partis, syndicats ou groupuscules...

Fiche pratique de Mobilisation

Comment préparer une AG

ATTENTION : le nombre de personnes présentes à la première AG dépend du nombre de personnes que vous aurez rappelé et donc de votre nombre de pétitions avec n° de tel. En gros si vous rappelez efficacement 1500 personnes vous aurez 150 personnes à l’AG donc pas de précipitation : une AG se prépare ! De même, si vous avez plusieurs facs, n’hésitez pas à centrer sur une seule pour après étendre le mouvement’ !

  •  Avoir fait une information massive sur le CPE, il faut donc faire campagne largement avant la tenue de l’AG.

La journée type où l’on apparaît en tant que syndicat, c’est très important !

  •  Diff à 7h45
  •  Coller partout l’affiche accompagnée d’un bandeau local avec date de l’AG
  •  Tenue de tables
  •  Interventions en amphi avec diff massive à l’entrée du tract (+ flyer AG) et circulation de pétition. C’est ce qui permet de toucher le plus de monde et donc d’avoir des AG massives
  •  Passage en cité U (porte à porte)
  •  Rappels + taper fichier tous les soirs à partir de 18h

Il faut en plus :

  •  Le week-end qui précède l’AG : faire des rappels massifs : adhérents, contacts pétition
  •  LUNDI : organiser le Collectif d’AG avec les plus motivés que vous avez rencontrés. Ce collectif doit être : préparé (répartition des interventions, préparer un point d’analyse en amont), dynamique (plusieurs personnes doivent prendre la parole), efficace (prévoir un planning militant à l’avance sur lequel les gens peuvent s’inscrire) et concret (fixer avec les étudiants une date de première AG d’information).
  •  Le soir qui précède le jour de tenue d’AG : envoyer un texto à tous les numéros de portables récoltés à programmer pour le lendemain matin 10h.
  •  La fac doit avoir un aspect de mouvement : affiche partout, banderole, etc.
  •  Le soir qui précède faire une réunion spéciale préparation de l’AG avec les camarades pour se répartir les rôles, les interventions, l’ordre du jour (voir organisation de l’AG) uniquement avec les cadres et cadres intermédiaires.

Comment organiser une assemblée générale

Les différents éléments d’une AG :

  •  la tribune
  •  l’ordre du jour
  •  l’assemblée en elle-même

Ces éléments ont une importance différentes en fonction des autres forces présentes. Ils varieront donc en fonction (les gauchistes veulent être ou non à la tribune, autres mobilisations qui se font en parallèle)

  •  la tribune : La tribune sert à éviter que les AG soient trop bordéliques. Elle est un outil technique important pour le bon déroulement de l’AG, il faut donc la maîtriser parfaitement. Sa fonction est d’organiser les débats. Il faut donc absolument que le syndicat y soit représentée et même majoritaire si possible. Elle peut être composée de 3 personnes aux taches différentes :
  •  Le président de séance : le mieux c’est que ce soit la personne du syndicat. Il lance le débat en introduisant les différents points à l’ordre du jour et distribue la parole. Il doit gérer l’AG (énervement, confusion, enthousiasme, longueur) et rythmer le déroulement de celle ci. Sa fonction la plus difficile est d’essayer tout au long de l’AG de récapituler les différents points de vue et de formuler des propositions. Quand cela est nécessaire il doit aussi faire passer aux votes sur des propositions claires. Il est fondamental que cette personne sache s’imposer, qu’elle est un sens « politique » de la situation, qu’elle sache où elle veut arriver à la fin de l’AG, qu’elle connaisse parfaitement la tête de toutes les autres forces, qu’elle soit assez intelligente pour gérer une liste d’inscrits (limiter dès le début le temps d’interventions pour tous et intercaler un mec du syndicat et autres forces mais sans que cela soit visible)
  •  Les 2 preneurs de notes : il vaut mieux qu’il y en ait un des deux qui soit du syndicat. Ils prennent en notes les débats, propositions et décisions de l’AG qui seront ensuite proposées par le président de séance

Pour aider le camarade qui tient la présidence, il faut absolument un ou deux cadres qui soient chargés de gérer la salle, faire intervenir les camarades pour que le ou les proches du syndicat interviennent dans notre sens, aller parler aux gauchistes ou droitiers pour les occuper et minimiser leur prise de parole, gérer tout événement perturbateur puisque celui qui est à la tribune ne peut pas le faire.

Il faut aussi un camarade qui soit en charge spécifiquement de faire passer une feuille de présence pour récupérer les coordonnées. Il ne doit pas quitter la feuille des yeux et la récupérer obligatoirement à la fin. Ces contacts sont la chose la plus précieuse de l’AG.

  • l’ordre du jour

Afin que l’AG soit bien organisée, il est utile de proposer un ordre du jour. Il faut toujours commencer par un point sur le projet CPE et ces conséquences pour les jeunes et les salariés (cela permet que si de nouvelles personnes viennent à chaque AG elles soient informées et donc capables d’en parler après autour d’elle). Il faut toujours faire un point sur l’état de la mobilisation (sur la fac et ailleurs) et le calendrier. L’ordre du jour doit être inscrit au tableau et les points rayés au fur et à mesure de leur traitement.

  •  l’assemblée générale

Une assemblée est toujours longue. C’est une chose que l’on ne pratique pas souvent. Les débuts sont souvent chaotiques. C’est pourquoi elle doit être organisée très en amont. Il faut se placer dans la salle non pas tous ensemble (bien au contraire) mais éparpillés dans l’amphi pour discuter avec les gens autour. Il faut avoir préparé des interventions des camarades en amont pour que l’AG soit dynamique et que nos mots d’ordre et rythmes passent dans l’AG. Lorsque l’on prend la parole il est important de s’adresser avant tout à l’AG et non pas à la tribune. Ce sont les étudiants dans la salle qu’il faut convaincre pas les autres forces. Tous les documents d’analyse doivent être présents à l’AG Attention, les gauchistes vont vouloir voter la grève le plus tôt possible. Lorsqu’on vote la grève il faut pouvoir l’organiser, donc il faut que l’AG soit massive. On ne vote pas la grève à 50 ni même à 300. Une prochaine fiche arrivera sur la gestion de la grève.

Conseils pratiques pour organiser des commissions et des AG massives.

Voici l’ensemble des commissions qui peuvent être créées mais les deux plus importantes sont le comité de mobilisation et la presse. Dans l’idéal la commission presse ne doit pas exister et c’est le syndicat qui doit gérer cela mais si insistance bien mettre un mec du syndicat dans cette commission. Surtout ne jamais donner le fichier presse du syndicat à qui que ce soit, seul le président ou le responsable presse doivent l’avoir.

  •  Comité de mobilisation

Il coordonne les commissions et prépare les assemblées générales. Il peut notamment proposer un calendrier pour la semaine

  •  Commission Action

Elle propose au comité de mobilisation des actions (manifestations, occupations, évènements artistiques) qui seront ensuite votées par l’AG, et les organise. Cette commission s’occupe donc de plusieurs groupes de travail :

  •  Confection de banderoles, pancartes, etc. (confection)
  •  Commission chants / slogans
  •  Service d’ordre et parcours des manifs. C’est la commission dans laquelle s’investissent le plus les gauchistes : il faut donc la blinder pour ne pas se retrouver avec des occupations toutes les 3 secondes.
  •  Commission externe. Elle s’occupe de diffuser l’information à l’extérieur de l’université, et est donc divisée en sous-groupes :
  •  Presse (plusieurs personnes peuvent s’occuper d’écrire les communiqués de presse qui doivent se terminer par le numéro du président d’AG, mais une seule doit être le référent auprès des journalistes)
  •  Lycées : organise l’envoi de délégations dans les lycées pour y faire de l’information et appeler aux manifs, ce qui est essentiel car ce sont les lycéens qui permettent de rendre très massives les manifestations. Un tract spécifique doit être fait pour eux.
  •  Autres universités : envoi de délégations pour lancer la mobilisation dans les autres facs de la ville, quand c’est nécessaire
  •  Commission interne. Elle gère l’information et les actions à l’intérieur de l’université. Elle permet de centraliser toutes les informations et de les mettre à disposition
  •  Point information : le point information doit être un point central de l’université, vers lequel on renvoie tous les étudiants. Il met à disposition des étudiants : les tracts de l’AG et des différentes organisations, les textes de loi, la revue de presse de la mobilisation. Il s’occupe de centraliser et d’afficher les différents rendez-vous : comité d’action, commissions, groupes de travail, actions et prochaine AG. Il peut organiser des amphis d’informations
  •  Organisation des piquets de grève : lorsque les piquets de grève sont mis en place, un référent doit en permanence organiser la rotation sur les piquets. Des réunions avec les IATOS s’occupant de la gestion des locaux et de la sécurité permettent de décider quelles portes sont fermées (par la fac ou par des tables et chaises) et quelles portes sont filtrées par les piquets de grève. Cette sous-commission peut également proposer à l’AG une liste de filières qui ont le droit de faire cours (genre prépas concours)
  •  Caisse de mobilisation : Composée si possible d’un militant du syndicat et d’un étudiant lambda (ce qui empêche que l’on accuse le syndicat de quoi que ce soit), elle s’occupe de récupérer de l’argent pour la grève, et d’autoriser les dépenses. Elle rend des comptes au comité de mobilisation.

Quelques conseils pratiques supplémentaires

  •  S’il y a d’autres forces, le syndicat se met à disposition du mouvement et des étudiants quand il estime que les revendications sont aussi les siennes. Pas la peine d’apparaître en tant que syndicat absolument (autocollants), les étudiants savent que vous êtes au syndicat. Par contre les militants du syndicat doivent être toujours présents, faire des propositions.
  •  Les AG doivent débattre du CPE et pas de toutes les réformes gouvernementales ou du bonheur sur la terre. Il faut axer nos interventions sur ce qui touche les étudiants
  •  Il faut donc voter des appels courts uniquement sur le CPE. S’il y a d’autres revendications, il faut les voter à part. L’argument pour ne jamais élargir les mots d’ordre c’est de rester sur le plus petit dénominateur commun qui fait l’unité de tous : le retrait du CPE.
  •  Les documents d’analyse du CPE doivent être largement utilisés.
  •  Dans chaque ville universitaire, il faut qu’il y ait un référent pour les étudiants mobilisés qui est à la tribune de l’AG, c’est le président de séance, celui qui va répondre à la presse…
  •  Dans les AG où des mobilisations sont votées où les étudiants sont très nombreux, il faut mettre en place des commissions (action, réflexion, extérieure) qui préparent les AG.
  •  Si certains s’amusent à taper sur le syndicat, il faut en appeler à l’unité pour le retrait du CPE

Exemple d’appel court à faire voter quand une AG est très massive

" Nous, étudiants de XXXX, réunis en Assemblée Générale le XXXX, exigeons le retrait pur et simple du CPE

  •  Il permet de faire des jeunes une main d’œuvre corvéable et jetable en permettant que l’employeur puisse licencier pendant deux ans sans motif quasiment sans préavis et sans indemnités les jeunes employés sous ce type de contrat
  •  Il empêche les jeunes de faire des projets d’avenir (logement, naissance, prêt,...) et d’organiser un parcours professionnel
  •  Il constitue un véritable cadeau aux grandes entreprises
  •  Il déréglemente entièrement le Code du Travail
  •  Il ne permettra pas de résoudre le chômage

Nous, étudiants de XXXX, refusons d’être une main d’œuvre corvéable et jetable. Nous exigeons le retrait pur et simple du CPE. En ce sens, nous appelons l’ensemble de la communauté universitaire française et les salariés de ce pays à se mobiliser pour le retrait du CPE et à participer aux actions allant dans ce sens " + rajouter appel à la manif ou autres AG en fonction.


Commentaires

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Comment manipuler une assemblée générale
mardi 16 novembre 2010 à 14h40 - par  Yanick Toutain

Bonjour

J’apprécie votre dénonciation des magouilles devenues la catastrophe dans les assemblées générales. En cet automne, on a assisté à un festival rassemblant les néo-stals du NPA aux stals PCF-CGT dans de prétendues « AG INTERPRO » rassemblant 120 personnes .... quand elles abandonnaient 40000 personnes à l’isolement, sans jamais proposer qu’elles désignent leurs délégués révocables (1 pour 25 délégateurs).. Néo stals allant ensuite BLOQUER des VOIES DE CHEMINS DE FER à 40, quand les 40000 du matin rentraient chez eux .... sans perspectives.... autres que de regarder, le soir sur FR3 Haute-Normandie - les 40 CLOWNS-COW-BOYS faire - l’après midi leurs pitreries et « vaillamment » « RESISTER » aux « provocations policières ». Elles datent du « tournant syndical » de la LCR à partir de 1995 et le refus de la direction de continuer l’ancienne ligne de construction de néo-soviets destinés à prendre le pouvoir politique. Et donc leur sabotage de la délégation révocable. Ce que vous dénoncez là comme politique de l’UNEF est devenu la pratique de la totalité des organisations formoises. Vous écrivez

Ce petit texte a circulé durant le mouvement anti-CPE, comme émanant de la direction de l’UNEF... Vraies ou pas, les directives indiquées sont dans tous les cas appliquées à la lettre (même intuitivement) par tous les appareils de direction des luttes des autres, partis, syndicats ou groupuscules...

Or, je ne cite jamais rien dont la fiabilité est sujette à caution (seule la vérité est révolutionnaire disait V.I. Lénine). J’ai donc procédé à une recherche rapide sur Google. Pour découvrir, dans un premier temps que l’UNI avait reproduit ce texte sur Facebook http://www.facebook.com/topic.php?uid=6684208097&topic=6688 Etait-ce un faux produit par une officine de droite ? Par ailleurs on pouvait trouver des copies et d’intéressant débats sur Indimédya. http://lille.indymedia.org/article.php3?id_article=3613 Article publié le 9 février 2006 Auteur : poliakovsky qui donnait un lien http://www.luttes-etudiantes.com/forum/viewtopic.php?t=1285 ... des débats datant de février 2006 ... et c’est là qu’un « Florian 15 Fév 2006, 17:19 » donnait - enfin - le lien vers la SOURCE ORIGINALE.

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-741508,0.html

Le vade-mecum de l’UNEF pour le parfait mobilisateur étudiant LE MONDE | 15.02.06 | 13h48 • Mis à jour le 15.02.06 | 13h48

Manque de chance, il faut être abonné pour lire l’article !!!

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Le vade-mecum de l’UNEF pour le parfait mobilisateur étudiant

Article publié le 16 Février 2006 Par Catherine Rollot

Source : LE MONDE Taille de l’article : 433 mots Extrait :

Etre un agitateur de campus... ça s’apprend. Dans un document interne, l’UNEF, syndicat étudiant majoritaire, donne des conseils pratiques à ses militants pour mobiliser les étudiants contre le contrat première embauche (CPE). « Si vous rappelez efficacement 1 500 personnes, vous aurez 150 personnes à l’AG [assemblée générale], donc pas de précipitation, une AG se prépare ! », prévient l’UNEF. « Le mieux, c’est que [le président de séance] soit une personne de l’UNEF... Il est fondamental que cette personne sache s’imposer, qu’elle ait un sens politique de la situation, qu’elle sache où elle veut arriver à la fin de l’AG, qu’elle connaisse parfaitement la tête de toutes les autres forces, qu’elle soit assez...

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Il ne vous reste plus, Quentin, qu’à vous rendre dans une bibliothèque ayant le journal Le Monde pour vérifier la FIABILITÉ de vos citations. (ou encore de trouver un prof ayant payé son abonnement au journal) et nous confirmer (probablement) la VERACITE du contenu de votre texte-ci-dessus. EN CONCLUSION, Tout ce détail et ce circuit pour insister sur l’IMPORTANCE CRUCIALE de la fiabilité des SOURCES à la fois d’un point de vue interne mais AUSSI et SURTOUT pour COMBATTRE ces gens que je considère, depuis 1993, comme l’INELUCTABLE RESURGENCE DU STALINISME. Une résurgence touchant tout autant les organisation formoises-bourgeoises-colonialistes (succurcales des partis colonialistes de 1997-2002) que les partis formois pseudo-radicaux (LCR-NPA-LO-PT-CNT et autres anars dont le fonds de commerce est INTRINSEQUEMENT lié à la défense des PRIVILEGES SALARIAUX de la BOURGEOISIE DES DIPLOMES - la formoisie.

Meilleures salutations égalitaristes.

(égalitarisme = 1000 euros pour TOUS les Terriens de plus de 14 ans. 500 avant) Yanick Toutain

NOTES Vous serez aimable, dans le cas où le délai de la validation des commentaires serait supérieure à plusieurs jours de bien vouloir la signaler en email. Merci. YT

et pour 2010 http://nantes.indymedia.org/article/22037

LIRE AUSSI jeudi 23 septembre 2010 La très réformiste CGT-Le Havre envoie un groupe ultra-minoritaire faire les clowns sur les voies ferrées pour pouvoir hurler à la « provocation policière ». Ou comment masquer le refus de préparer le renversement de Sarkozy ! et les textes postérieurs http://revolisationactu.blogspot.com/search/label/CGT-Le%20Havre

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